Sculpture raku contemporain Nouveautés 2022

Marie Juge sculpte le grès et crée des effets de matières à l’aide d’objets du quotidien qu’elle détourne au gré de son imagination. Dans sa boîte à trésors, les couteaux de sculpteur se mêlent naturellement à des outils insolites glanés aux marchés aux puces, comme des étoffes de dentelle, des napperons en crochet, une simple fourchette ou un peigne africain.

Céramiste sculpteur, elle maîtrise deux formes d’expression artistique pour explorer les formes et les matières.

Son travail est un équilibre de force et de délicatesse, un paradoxe qui perdure tout au long du processus de création. Le modelage de la terre, à mains nues ou au couteau, la fourchette etc. Et plus tard l’enfumage contrastent avec le temps de l’estampage au crochet ou l’émaillage au pinceau. Les œuvres finalisées reflètent cette complémentarité et dévoilent pleinement l’esprit créatif de l’artiste. Chaque pièce se compose de parties brutes et noircies qui tranchent subtilement avec les surfaces émaillées finement craquelées. La finalité des couleurs s’élabore dès la conception et les terres sont choisies en fonction du thème abordé. L’artiste privilégie les tons de blancs, roses et les noirs qu’elle met en scène avec de puissants effets de matières. Sa gamme inclut seulement les teintes naturelles de la terre puisqu’elle n’ajoute aucun oxyde à l’émaillage.

La céramique Raku se fait connaître en Occident dès le milieu du 19^e siècle par le biais des expositions universelles. Les voyages, les écrits et les oeuvres de certains artistes, notamment le Britannique Bernard Leach (1897-1979) et l’Américain Paul Soldner (1921 -) contribuent fortement à l’émergence de la céramique raku en Europe et aux USA.

Le  raku  est aujourd’hui un terme générique qui désigne un procédé de cuisson rapide à basse température, soit 1000°C environ. Les pièces sont bsicuitées puis emaillées avant la cuisson raku. Elles sont ensuite enfumées et refroidies. La technique paraît simple, mais le feu est un paramètre variable qui multiplie les possibilités à l’infini. L’expérience individuelle, la sensibilité artistique et les essais répétés font la différence et contribuent au mûrissement des styles.